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La vie peut se résumer à deux vérités. La première : nous désirons en permanence progresser. La seconde : peu importe qui nous sommes ou ce que nous avons accompli, nous ne verrons jamais le monde autrement que depuis l’instant présent.
Pour ces deux simples raisons, ceux qui réussissent sont rarement rassasiés, alors que l’espoir fait vivre les moins chanceux. Pour ces mêmes raisons, nous avons marché puis couru, escaladé et même volé. Puis un jour, nous commençons à questionner l’infini. Inspirés, les plus sages se tournent vers une quête intérieure, version dématérialisée du bien-être que procure l’accumulation de tout le reste. Ces mêmes principes s’appliquent aussi à nos entreprises. Dénuées de conscience, elles nous aspirent inlassablement vers un unique objectif : faire plus, faire mieux. Ainsi, l’humanité se réveille chaque matin avec son lot de déterminations.
Est-ce bien ou mal ? Ni l’un ni l’autre. C’est à la fois le fruit et le terreau de notre évolution, au sens darwinien. À ce jeu, les extrêmes ont toujours tort. Les adeptes — ou victimes — de la croissance et de la surconsommation ne seront jamais comblés, tandis que les prophètes de l’effondrement manquent cruellement de vision. Ne nous mentons pas : nous naviguons à vue, oscillant entre ces deux pensées, entre ces deux humeurs.
Nous sommes toujours à mi-chemin de quelque chose. Ainsi, nous aimons regarder vers ceux qui semblent avoir tout accompli : entrepreneurs à succès, figures du développement personnel, sportifs à leur apogée. Leur réalité, loin des apparences, est qu’ils continuent de chercher leur propre équilibre. Ils sont tout simplement au même endroit que vous. À mi-chemin. Faire de nos rêves des destinations est une erreur. Ils sont en réalité nos moyens de transport, carburant aux plaisirs de la vie. Le merveilleux potentiel est déjà là, niché dans notre sacoche de magicien. Il suffit d’observer ce qui est à notre portée et de maîtriser l’accélérateur : assez pour avancer sans heurter le mur de nos désirs ou de nos chaînes.
Pourrait-on travailler deux fois mieux, consommer deux fois moins et profiter deux fois plus ?
De quoi avons-nous vraiment besoin et quels besoins anticipons-nous ? L’offre pléthorique du monde en termes de carrières, de services et de biens de consommation est exponentielle depuis un siècle, alors que la courbe du bonheur semble en berne. La question mérite donc réflexion. Pourrait-on travailler deux fois mieux, consommer deux fois moins et profiter deux fois plus ? Frayant son chemin à travers les idées reçues, cette question éclaire de nombreux doutes. À condition de vivre sa vie consciemment et de ne pas combler ses peurs ou ses douleurs par les artifices du monde. Lâcher prise pour entreprendre, respirer pour imaginer, méditer pour transformer, partager pour gagner, et gagner pour partager. Tout s'accorde aux intentions généreuses.
Half Guide vous invite à la table de ses réflexions contrastées. Un objectif : remplacer le jugement par l’exploration. Découvrons le plaisir de la contradiction et jouons avec des idées opposées. Transformons la cancel culture en un regard humble sur nos propres zones d’ombre, et les pensées extrêmes en cercle de discussion. Ainsi, le torrent de nos pensées pourrait rejoindre des eaux plus calmes.
Ici, le développement personnel croit au collectif et à la générosité. L’art et la technologie, fascinantes excroissances de nos esprits créatifs, y ont toute leur place. Alors que les frontières de la science rejoignent toujours celles de la spiritualité. Beau programme. En nous tenant au croisement d’idées vertigineuses, nous trouverons notre équilibre.
Alexandre Castaing - Explorateur Half Guide
